Accueil > A lire, à voir > Lettre ouverte au maire de La Teste concernant le régime "ravioli"
Lettre ouverte au maire de La Teste concernant le régime "ravioli"
dimanche 2 avril 2017, par
Lettre ouverte envoyée au maire de La Teste concernant le régime "ravioli" appliqué aux enfants dont les parents n’ont pas réglé leur dette à la cantine scolaire.
Cette affaire a été reprise par les journaux locaux la semaine dernière.
Monsieur le Maire ,
C’est avec la plus grande consternation que j’ai pris connaissance à travers la presse, des dispositions que vous avez prises (ou laissé prendre ) concernant les repas impayés à la cantine par les parents des enfants fréquentant les écoles de la ville.
Comment, en tant qu’édile local se prévalant de valeurs sociales dans la conduite de la municipalité, avez vous pu envisager un instant que les justifications que vous donnez et les quelques explications maladroites et bassement comptables de votre adjoint chargé de l’éducation, et lui même enseignant, pourraient suffire à justifier cette décision ?
Au moment où nombre de responsables politiques prônent le rôle et les missions de l’école publique dans l’apprentissage du vivre ensemble et le respect des principes de la République, quelles valeurs défendez–vous, monsieur le maire pour jeter ainsi l’ostracisme sur de jeunes enfants, devant leurs camarades, au motif que leurs parents n’assurent pas leurs obligations financières à l’égard de la commune ?
En quoi ces enfants sont–ils responsables de cet état de choses ?
Vous êtes vous posé la question de leur ressenti face à leur mise à l’index auprès de l’ensemble de la population scolaire ?
Quelles valeurs morales, sinon légalement justifiées, voulez vous transmettre aux jeunes générations, par de telles décisions ?
Tout cela pour trois familles (leur nombre ne compte pas ici) , si j’en crois les éléments rapportés par la presse locale et régionale, pour un montant de 13 000€ !
Quelle ironie, lorsqu’on sait que c’est à peine le prix de costumes offerts à des candidats à la plus haute fonction de la république, lesquels trouvent cela « normal » !
N’y avait-il donc vraiment pas d’autres moyens sociaux, administratifs et financiers pour convaincre ces parents inconséquents d’honorer leurs dettes à l’égard de la commune ?
Dans quelle société vivons nous donc aujourd’hui, pour prendre des enfants en otage en raison de l’incivilité éventuelle des adultes ?
J’ajouterai que je suis également très déçu, en tant qu’ enseignant moi-même dans une époque antérieure, de l’absence ou de la discrétion des réactions du corps enseignant devant cette mesure inique alors qu’eux même sont sensés porter auprès de leurs élèves ces valeurs républicaines.
Il semble que vous ayez apporté une réponse, monsieur le maire, à ces interrogations, en prenant de telles dispositions à l’égard de ces enfants, réponse que personnellement je considère comme indignes, au regard des fonctions que vous assumez à l’égard de vos concitoyens.
Pensez vous que nous pourrons continuer à afficher au fronton de l’hôtel de ville de notre commune la devise de la République ?
Liberté (peut-être !) mais Égalité et Fraternité certainement pas !
Soyez assuré, monsieur le Maire, qu’en pareille circonstance, je ne vous transmets pas les respectueuses salutations dues à votre mandat d’élu.
La Teste de Buch , le 30 mars 2017