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Réunion publique sur le thème des parcs naturels marins

mardi 23 juin 2009, par Gérard Ruiz

La réunion organisée par l’A2DBA le 15 juin sur le thème des parcs marins a connu un vif succès.
Elle s’est déroulée en présence d’une centaine de personnes et de certains élus du bassin, du Conseil Général et du Conseil Régional ainsi que des responsables des filières de la pêche et de l’ostréiculture locales qui avaient répondu favorablement à notre invitation.

N’hésitez pas à laisser vos remarques/commentaires au moyen du lien "répondre à cet article" situé à la fin de celui-ci.

Elle a surtout été l’occasion d’entendre Pierre Maille , président du parc marin d’Iroise, venu spécialement pour nous faire part de son expérience et de sa perception d’une telle structure.
En effet , au moment où le bassin est fragilisé par les agressions naturelles et humaines, où une série de problèmes se posent aux filières traditionnelles de la pêche et de l’ostréiculture, où la pression foncière empêche les jeunes et les familles à revenus modestes à s’installer sur le bassin, il était important d’échanger avec un des acteurs, élu local (Pierre Maille est président du Conseil Général du Finistère), qui a su mettre en place un outil de concertation et de gestion qui vise à assurer la vie de l’environnement marin des habitants de la pointe extrême de Bretagne tout en assurant la protection d’un milieu naturel remarquable.
Loin des polémiques et rivalités locales, il a expliqué avec clarté et précision l’historique et le fonctionnement de la structure qu’il préside.

Il a d’abord souligné que l’idée de parc marin est ancienne, née de la volonté d’élus locaux, qui a nécessité une longue gestation, plus de 10 ans, avant de voir sa concrétisation.
Le parc marin d’Iroise a été créé en septembre 2007 mais n’a réellement commencé à fonctionner qu’à compter de la mise en place de son organisation administrative en mai 2008.
C’est donc un parc encore jeune, qui découvre un mode de fonctionnement et de concertation nouveau pour tous ses membres.

Mais ses principales caractéristiques de fonctionnement et son plan de gestion sont aujourd’hui bien établis et acceptés par tous , y compris ceux qui au départ étaient opposés à la création du parc.

Le président a tenu à souligner tout d’abord que l’acceptation des élus à la mise en place du parc s’était faite sous condition que ce soient les responsables locaux adhérents du parc qui décident de son plan de gestion.

Cela s’est traduit dans la composition de son conseil de gestion qui regroupe une minorité de représentants de l’Etat, six sur une cinquantaine de membres. _ Par ailleurs l’ouverture de ce conseil à des représentants d’élus, de professionnels ou d’associations locales, en nombre à peu près égal, fait qu’il n’y a pas de majorité particulière et de domination d’un groupe sur les autres.
C’est donc un mode de concertation et de décision réellement partagé qui implique pour les élus de nouvelles formes de comportement.
Le parc marin d’Iroise a trois missions : connaître, protéger, développer, qu’il assumera à travers un plan de gestion : pêche, exploitation des algues, tourisme, patrimoine maritime, qualité des eaux, biodiversité, extraction de matériaux… font l’objet de travaux pour élaborer des programmes d’actions.

Il souligne également l’importance des décisions du parc qui, bien que n’étant pas un organisme ayant un statut juridique propre, engage les autorités locales par ces décisions puisque celles-ci sont soumises à un avis conforme de l’autorité publique compétente.
Son absence de statut juridique fait que ses moyens viennent de l’Agence des Aires Marines Protégées, qui lui apporte personnel et budget d’intervention (800.000€ pour l’année en cours hors masse salariale).

Le président s’est attaché à montrer comment, localement, le parc avait su mobiliser tous les usagers de la mer pour participer à ses travaux.

Les pêcheurs professionnels tout d’abord se sont déclarés très favorables au parc marin, car ils ont vu là, la possibilité d’exprimer leurs préoccupations, leurs attentes, mais aussi leur souci de participer à l’évaluation et à la protection de la ressource halieutique de la mer d’Iroise.
D’autre, comme les associations de plaisanciers ou les pêcheurs de loisirs sont plus réticents, de peur de contraintes réglementaires supplémentaires qui pourraient les frapper, mais sont membres du conseil de gestion et assistent aux travaux de celui-ci.

La difficulté principale , tant auprès de certaines collectivités locales , toutes ne sont pas dans le périmètre du parc, que de certaines catégories d’usagers de la mer, est de faire passer l’idée qu’il est possible de favoriser la vie et le développement sur un espaces remarquable, tout en étant attentif à le protéger.

L’explication qu’il en donne, est que ceux-ci ne veulent pas intégrer une structure qui pourrait générer des contraintes et les priver d’un usage coutumier de la mer. Cela lui paraît une attitude et une perception erronées du rôle du parc, car c’est dans le cadre de son programme de travail qu’il élabore, après concertation entre tous ses membres, les règles qui vont s’imposer à l’intérieur de son périmètre.

En conclusion de son intervention, le président Maille met en avant le fait que le parc est un outil d’intervention dans lequel les responsables locaux sont les véritables décideurs des actions et des règles qui s’appliquent au périmètre du parc.
Cela suppose de nouveaux comportements et de nouveaux modes de prise de décision , mais il est en mesure de fédérer toutes les volontés locales soucieuses de maîtriser et protéger leur environnement tout en assurant le développement et par là la richesse de ses habitants.
Il exprime ainsi le souhait que, dans la procédure mise en place par l’agence des aires marines protégées, de nouveaux parcs viendront rejoindre le parc marin d’Iroise.

Dans les échanges qui ont suivi cette présentation du parc marin d’Iroise, nombre de personnes ont rappelé le souci de tous de pouvoir décider par eux même des orientations ou des choix sur l’aménagement et la protection de l’espace marin particulier du bassin d’Arcachon.
Elles se sont montré très intéressées par la possibilité pour un organisme comme le parc de bâtir des programmes de travail avec des ressources non négligeables auxquelles les représentants des habitants et des usagers auront été associés.

Parmi les membres présents, certains avaient participé au cours de la journée à la réunion régionale de présentation des travaux du Grenelle de la mer. Ils ont tenu à souligner que les principales propositions faites dans ce cadre visaient à assurer une vision globale des problèmes du littoral et de la mer et de la nécessaire concertation entre tous les acteurs et responsables locaux. Ils ont ainsi souligné que l’exemple du parc marin d’Iroise avait souvent été cité comme une réponse particulièrement adaptée à toutes ces préoccupations et qu’il fallait encourager le développement de telles structures sur le littoral aquitain.

Les préoccupations des autorités régionales rejoignent ainsi celles des défenseurs du bassin d’Arcachon qui souhaitent que se mette rapidement en place une structure de concertation et d’action de ce type pour la protection et la valorisation de cet espace maritime remarquable que constitue le Bassin d’Arcachon.

Pour sa part, l’association pour le développement durable du bassin d’Arcachon, après avoir entendu les explications du président du parc marin d’Iroise sur l’intérêt d’une telle structure, entend soutenir les porteurs d’un tel projet en appelant les élus et les autorités territoriales compétentes à demander la mise en place rapide d’une mission exploratoire auprès de l’agence des aires marines protégées, étape préalable à la création d’un parc marin du bassin d’Arcachon.
Elle se tient dès à présent à la disposition de tous ceux qui souhaitent faire avancer un tel projet pour le Bassin et entend porter régulièrement à la connaissance des habitants l’état d’avancement de ce projet.


Voir en ligne : Site Internet du parc marin d’Iroise

Messages

  • "Mais ses principales caractéristiques de fonctionnement et son plan de gestion sont aujourd’hui bien établis et acceptés par tous , y compris ceux qui au départ étaient opposés à la création du parc".....
    cette information appelle plusieurs commentaires et mérite d’être clarifiée...
    a ce jour aucune réunion des commissions de travail, créées pour cela, n’a eu lieu pour élaborer un quelconque plan de gestion, ce dernier est annoncé mais le comité de gestion n’est pas convié à son élaboration qui se fait probablement à l’échelon national....c’est toute l’ambiguité de ce projet qui rabaisse l’organe de gestion à une simple chambre d’enregistrement.
    pour le reste, l’opposition reste forte au point que le sud du périmètre reste pour l’instant en dehors du projet.
    Par ailleurs,à ce jour, les conclusions de l’enquête publique ne sont toujours pas respectées avec notamment 3 réserves formelles non levées (inclusion de la rade de Brest,soumission à enquête publique du plan de gestion et augmentation du nombre des usagers au sein du conseil de gestion)
    l’information est primordiale alors autant qu’elle soit juste et étayée.
    Amicalement

    yann

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